Chantilly gâchées, réactions disproportionnées

mardi 7 juin 2022
par  Sud Education CA



Communiqué de SUD éducation Loiret du 5 juin 2022

Vie démocratique et pensée complexe : quand les personnels d’éducation sont aspergé·es de lacrymo lors d’un moment démocratique appelé manifestation, c’est du « maintien de l’ordre ». Quand un ex-ministre reçoit de la chantilly pendant sa campagne électorale, c’est une « agression ».

Certes, le type d’action utilisé par nos deux collègues le samedi 4 juin 2022 à Montargis envers Jean-Michel Blanquer, notre ex-ministre en campagne aux législatives dans notre département, n’est pas de ceux que nous pratiquons syndicalement – et puis la chantilly c’est bon, c’est dommage de la gâcher.

Cependant :

-  nous comprenons la colère qui peut amener certain·es de nos collègues à de tels actes, compte-tenu de la casse de l’éducation nationale pratiquée par Jean-Michel Blanquer ces cinq dernières années, dont les personnels et les élèves ont été les victimes ; rappelons que notre ex-ministre n’a pas eu un mot pour les enseignant·es sombré·es en dépression ou suicidé·es par la faute de ses politiques, et qu’il est parti à Ibiza en pleine explosion des cas de Covid-19 dans les classes : un tel mépris engendre nécessairement du dégoût et/ou de la colère chez un certain nombre de personnels et d’usager·ères de l’éducation ;

- nous déplorons les réactions disproportionnées envers les deux collègues qui ont suivi, que ce soit le chef d’accusation sous lequel le procureur a ouvert son enquête - « violences aggravées » - et les qualificatifs employés par un certain nombre de politiques et de médias, en particulier celui d’ « agression ». Une étonnante sévérité pour un peu de chantilly ! D’autant que lorsque des personnels d’éducation – ou d’autres - manifestent pacifiquement et se font asperger de lacrymo (comme dans l’illustration, à Toulouse en 2019), on parle de « maintien de l’ordre »... En outre, ces qualificatifs relativisent les véritables « agressions » (Charlie, Bataclan, Nice,... sans oublier celle dont a été victime Clément Méric il y a 9 ans, triste anniversaire oublié par les médias) et laissent à penser à leurs proches que ce qu’il·elles ont subi, ce n’est pas tellement plus grave qu’un jet de chantilly...

Nous demandons la relaxe des deux collègues « chantillyonneurs » de Montargis. La véritable violence, même non « aggravée », ce n’est pas la chantilly !

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